Par la fenêtre



Une pluie fine perlait à la fenêtre
Il rêvassait, il se surprit à parler haut
Comme si elle était là, prés de lui
Comme s'il n'écrivait plus, des mots

Il soliloqua longtemps, la pluie
Devenait plus forte, il le sentit
A travers la vitre qui tremblotait
Lui si cartésien, si posé, d'un coup

Par quelque phénomène inexpliqué
Conversait, non seulement il était seul
Mais elle habitait si loin de chez lui
Il lui semblait limpide qu'il s'égarait

Sa vue troublée par le battement
Des gouttes de pluie sur la vitre,
Il étouffait, il ouvrit la fenêtre
Un air frais s'engouffra aussitôt

Mêlé a cette pluie battante ; son visage
S’émerveillait de cette glacée si pure
Il ferma prestement, se sentit mieux
Elle n'était pas au rendez-vous songea-t-il

Sans animosité, il semblait la comprendre
En tout cas il lui chercha mille excuses
Il attendit encore un peu puis le temps
Lui devint long d'attendre ; il interrompit

Son laïus, se tut et regarda à travers la vitre;
Il devinait des formes, un visage, bizarrement
Il crût la reconnaître, elle lui sourît un moment
Il la pressentait partir, subsistait son ombre

©LAPLUME Y. 12/2019

Une étoile



Elle brillait comme une étoile
Longtemps je l'avais cherchée
Et elle m'avait retrouvé
Perdu dans ce labyrinthe de vie
Malheureux et démuni
A l'automne de ma vie
Comme en apesanteur
Tétanisé par mes peurs
Dans cette obscurité blafarde
Derrière ces murs lézardés
Amoindri, piégé
Bleui par les lampes artificielles
Et couvert d'ecchymoses

Rejeté et trahi
Elle m'avait tendu la main
Elle semblait si belle
Fière de pouvoir m'aider
Me parler, réconforter
Mon corps décharné
Mes lèvres buvaient ses mots
Une fontaine de jouvence
Désabusé, laissé pour compte
Elle, tel un papillon
Auréola ma vie
Effaçant mon ennui
Comme un calmant à ma douleur

© YASSINLAPLUME 12/2019

demain




Veux-t-elle encore me parler, m'écrire
J'ai voulu, j'ai pas pu le lui dire

Elle prend tout de haut, et c'est là folie pure
J'en perds l'harmonie, elle n'a plus de mesure

Je m'inquiétais pour elle , je me suis ramassé
Elle a frisé l'insulte, la portière claquée

Alors pourquoi donc m'accrocher davantage
Il faut mieux, je le crois tourner la page

Et si elle me rappelle, si elle veux de nouveau
J'ai tant de fois cédé, ses caprices ont pris l'eau

Il me faut l'oublier, rogner dans ma mémoire
Éteindre ce feu ardent qui brûle en mes soirs

Elle m'a tant tué de silences assassins
Qui pourra bien me dire ce que sera demain ?

@ laplume 12/2019

Amour trahi



Elle a perdu sa place dans son cœur
Quand lui nourrissait un amour si profond
Après de si longs mois où il voulut surseoir
Se laissa envahir de sentiments si beaux

Elle lui fit violence de façon univoque
A lui faire perdre le goût du vivre et s'éteindre
Cette flamme qu'elle avait attisé si long temps
Devint obscurité dans les noirs sentiments

De cette révélation il ne restât que cendres
Et un froid mémorable qui ébranle les cœurs
Tout un monde s'écroule, submergé du silence
Elle n'était plus, ni muse, ni égérie, amie

Tant de questionnements et interrogations
Sur le sens des choses, où l'amour n'est plus qu'un jeu
Des sentiments deviennent du théâtre de foire
Une comédie de boulevard triste, immonde

De la voir se convaincre d'être l'élue du cœur
Lors qu'elle n'est plus que l'ombre du mal être
Et lui se lamenter se pourfendre, s'éteindre
Alors qu'elle ose encore lui donner rendez-vous

© laplume 12/2019


Aimer



Elle m'ignore, elle me poursuit
Dans mes rêves, mon insomnie
Elle m'oublie là dans la nuit
Son silence sonne comme un cri

Elle n'a pas osé me dire pourquoi
Mais elle m'aime je crois
C'est elle qui me l'a dit
Elle même dans sa fantaisie

Partir ou rester c'est le dilemme
Pour elle quand elle se déconnecte
Dans sa réalité, qui est le maître
De cet amour de nos je t'aime..

Peut-être aujourd'hui ou demain
Elle reviendra me tendre les bras
Avide je saisirais ses doigts, sa main
Car l'amour est bien plus que çà

Il faudra peut-être tout chambouler
De nos bobos s'en dire à en crever
La niaque, en être déboussolés
Déborde des cœurs l'amour: aimer !

Laplume 12/2019

BLEU NUIT



De nos rêves, la nuit assassine
Nous domine, nous broie
Aucune trêve, sinon le glaive
Un souffrance in extenso
Indifférence 2.0

De nos rêves, la nuit s'achève
Les souvenirs, rester ou fuir
C'est alors la mort dans l'âme
A nos yeux peuplés de larmes
Que l'on sombre : le mal est fait !

De nos rêves célestes la nuit sibylline
Détaille les maux à giclée
La morphine est notre sœur aimable
A lutter contre ces douleurs
Dans l'oubli de la nuit, on s’éteint


Laplume 12/2019

Je me tais




Je me tais car je ne t'entends plus
Spectacle d'une inertie galvanisée
Que j'aurai souhaitée involontaire
 Mais semble au contraire te plaire
 Quand tu viens sans crier gare
Que j'étouffe à tes regards
 Incessants et tu ne dis mot
Attendu que je m'avance
A devoir toquer en toi
 De faire de toi une reine
Une déesse, que sais-je encore
Il suffirait d'un au-revoir
Pour éviter ce désespoir
Qui nous étreint le long
Tout ce temps à s'attendre
Sans jamais rien se dire
C'est pas la mort, c'est pire
Quand, vaincu que je me rends
A toi qui m'achève d'un ça va
Prémonitoire de mes pensées
Qui vagabondent tout du long

@Yassinlaplume 11/2019

Ami de cœur


Il t'a pleuré jusqu'au petit jour
La tendresse, la passion évaporées
Blessure profonde, lancinante
L'odeur, le parfum de l'échec
Biopsie d'une vie en déroute.

Tu étais épris d'un autre
Lui n'étais qu'un ami de façade
A qui l'on murmure ses blessures
Juste pour la devanture, les effets
De l'amour pour lui en retour

Si aujourd'hui d'être dans le déni
A croire que c'est elle qu'il aime
Toujours : son grand amour
Pour elle c'est l'oubli, l'effacement
Elle ne lui parle plus vraiment

C'est une indifférence molle
Quand elle parade aux bras de l'autre
Lui, spectateur de ce envol, forcé
De taire ses sentiments, ne l'accabler
Jamais, ses pleurs jusqu'au petit jour

Comme un profond silence dans la nuit
Sa vie s'est éteinte dans l'oubli
Il n'était pour elle qu'une parenthèse
Il eut fallu qu'alors il se taise
L'ami à qui on murmure ses blessures

@ LAPLUME Y. 12/2019

Ouf de toi



J’ai la niaque, je suis tellement ouf de toi
Déjà tu me manques alors ne m’oublies-pas
On s’est confié à se parler en privé sur la toile
A regarder la lune et le ciel plein d’étoiles

On dit que ces choses là c’est pas du réel
Que c’est du bluff car c’est du virtuel.
Mais on parle de sentiments, bordel
Alors dis-moi pourquoi je me meurs sans elle ?

On était petits comme des nains de jardin,
On est désormais des géants des le matin.
Un bonjour, un sourire, des blagues débiles
Ça brille dans les yeux, c’est la vie qui défile.

Alors si tu veux briser ce carcan qui t’enchaîne
Si tu veux du merveilleux ne ménage pas ta peine.
N’oublie jamais que peu importe la rhétorique
Les sentiments c’est pas de l’arithmétique.

C’est bizarre ces moments où tout dérape
Certains écrivent la vie, d’autres font du rap
Mais nous deux c’est mieux que la varappe
C’est le temps qui nous fuit, la vie nous échappe

La liberté dans ce monde glauque et surfait
C’est de pouvoir dans l’immobile bouger
Il n’est pas question de rapports non protégés
On parle ici de l’âme, de flammes innées

Car ce qui naît n’est pas ce qui n’est
Et notre amour s’est démultiplié,
Au point que même si c’est borderline
Nous deux c’est d’éternels châteaux en Espagne

Laplume Y. © 2018.12.14

Murmures intérieurs



Toi qui me parle, me chuchote la vie
Quand loin du monde je gémis
Dans ma geôle d'antan je t'écoute
Comme le vent glacé venu du nord

Comme un marin niché à chaque port
Tu continues et me chuchotes encore
Quand prés de toi je fais le mort
Suspendu à tes lèvres alambiquées

Ta gorge glousse quand tu ris fort
De me voir ainsi recroquevillé
De froid transi. C'est l'hiver
Et la nuit est noire et profonde

La tisane de mots a goût immonde
Quand tu me forces à t 'écouter
Toujours, la longue litanie en vers
Envers et contre moi tu glousses

J'en bave à te boire à la mousse
Tu as un rictus étrange, une houppe
Qui me dérange et je me loupe

Sans mes lunettes qui sont mes loupes
Je ne vois plus tes hanches qui chaloupent
Débitant tes inepties quand je me tais

N'ayant ni la force ni le courage
De te faire taire de mon crâne dépoli
Je ferme les yeux je t'imagine sage

@ laplume 11/2019

Discorde


Mon désespoir, ma faiblesse,
Tant ma blessure est profonde
Tu me manques terriblement
Depuis que tu t'en es allée
Me laissant là, bras ballants
Le vide au ventre, blafard
Depuis je sombre je m’effondre
J'aurai aimé te chérir encor
Cela par delà la juste mort
Hélas tu as fui ; les souvenirs
Sont ternes et je m'enterre, me noie
Dans les langueurs du fleuve
L'amour s'en est allé, c'est fini
Puissé-je aller jusqu'à l'oubli

Laplume. Y 11/2019

Par la fenêtre

Une pluie fine perlait à la fenêtre Il rêvassait, il se surprit à parler haut Comme si elle était là, prés de lui Comme s...