Sans fuir



Ici gît le passé
Ici gilles est passé
Un passé dépassé,
Amnésié, annihilé
Un affront sur papier
Un boulet à porter
Juste un laissé passer.

C’est un vide, un néant,
Comme une négation
Juste une démolition
Faire d’un mur un pont
Quand tout se lézarde
De la vieille mansarde
Une odeur de cendres…

Alors quand tu persistes,
J’en ai pris mon parti,
De me taire : je subis
Une question de survie
Un peu comme un déni
Depuis deux décennies
Ce soir où j’ai fui, parti..

Peu importe, résiste
C’est le chaos du cachot
Ces années où les chaînes
M’ont marqué, stigmates
D’un passé dépassé…
Plongée dans l’inconnu
Partir sans être vu…

10.02.2019 © Laplume Y.

Se Perdre




Perdre, se perdre, te perdre, quand perdurent les mots
Dans le calcaire de la roche l’ambre fossilisée
Renvoie ton ombre comme nous deux dos à dos
Pour un duel d’honneur, simulacre dissimulé.

A vouloir tuer l’autre c’est tuer soi-même, son ego
Personne n’est maître des ses mots, écrits en prosodie
Plaidoyer pour ultime réconciliation. On s’oublie
On se retrouve, sans démêler le vrai du faux

Ne plus croire, ne plus y croire : ersatz de mielleux
Dans l’irréalité nous sommes-nous aimés, qui sait
Juste une ombre de féerie dans les mots, le merveilleux
Comme ultime récompense, dans l’écrit à ne plus se partager.

                La laideur d’un monde qui se vautre dans l’apparence
Et de ces gens qui quémandent des miettes de vivre
Incapables de se libérer du joug d’indifférence
La dérive dans la violence à se croire enfin libres

Les cœurs égoïstes réclament pitance en appétits féroces,
Quand moi je te regarde, se brisent mes rêves de gosse
Et si je ne pleure plus, les larmes  coulent : blessure
Dans une rime, un vers sans allure ni césure.


01.30.2019 © Laplume Y.

L’amie ami




Je suis triste, si triste, toi que je croyais mon ami
Tu m’as laissé sur le bord de la route, sans mot dit ;
Juste un arrêt express : je suis las, en détresse
L’histoire encore et encore jamais ne cesse,
Je reste seul, abasourdi par cette colère qui t’a aveuglé
Je t’ai perdu toi à qui j’ai confié tous mes secrets,
Je n’ai plus de force et le courage me manque
J’irai solder mes comptes des demain à la banque
Pour qu’il ne reste aucune trace, tout çà me lasse
 Quelque chemin que j’emprunte mène à l’impasse…

J’ai été surpris de ne pas te voir aujourd’hui, très vite j’ai su
Il suffisait juste d’aller te voir, te pavanant aux vues et sus
Je ne suis certes pas celui qui plait, je n’aime pas tergiverser
Mais pour une amitié qui se voulait exemplaire, ô misère
C’est un coup bas, un uppercut, une déferlante austère
Dans le silence tu as décidé de me renier, je n’irai pas toquer
Pour t’entendre dire que tu ne savais pas, que je n’ai rien compris
Les faits sont là dans l’évidence, un douloureux mépris
Je suis triste, si triste toi que je croyais mon amie
Tu m’as laissé, lassée je le sais par mes infortunes de vie.

Je m’éteins lentement et le désert me semble de plus en plus vide
Je laisse couler le sable entre mes doigts rabougris, hagard, livide
Dans mon refuge je me cache, rassuré je me sens à l’abri, tapi
Dans l’ombre de mes nuits je pianote fébrile, ans bruits
Je ne sais rien, je ne sens rien, je me sens sale, Sali, -pauvre abruti –
Que je suis de toujours croire, vouloir : c’est quoi l’ami, hein dis ?
Je suis bien, rassuré, dans mon cocon je renais, je m’apprécie
De moi je connais la valeur, peu importe les dire, le mépris
Ma carapace supporte les coups et mon corps rabougri
Se recroqueville, j’ai froid, si froid, tu sais, toi que je croyais mon ami.

21.022019 © Laplume Y.

Anathème




Dans l’anarchie des mots je me suis corrompu
Sans l’avoir voulue la folie m’accompagne
Ô ultime remède à ma souffrance nue
Qui me ronge et m’éteint, cette douce compagne

Jamais ne m’a quittée : elle me voulait elle m’a pris
Elle m’a possédé tout au long de la vie
Moi qui m’interrogeais au pourquoi de mes nuits
Je l’ai traînée toujours et je m’en suis suffit.

Il n’est nul endroit où en moi elle ne vit
Et moi dans ma candeur subissant son mépris,
Oui je me croyais libre, quitte à mourir aussi
Mais même là elle dicte l’interdit.

Alors que peut-on faire que de faire semblant,
J’ai rencontré l’amour, l’éternel, divin,
Celui qui, d’un regard t’invite à son chemin,
Difficile douleur, la beauté en son heure…

C’est une fleur belle, si forte et fragile
Que je n’ai eu de cesse de l’arroser d’amour
Elle qui tout me donne et prés de moi toujours
Me libère de mes maux et attend immobile

Que tempête se calme, et appelle la pluie
Pour éteindre ce feu de ce froid, de mes cris
Du silence qui m’étreint allongé sur ce lit,
Quand je l’entends qui m’attend, elle prie

Exorcisant dans un combat fatal mes faiblesses,
Qui voudrait que ce mal qui toujours me blesse
S’en aille, qu’il parte, ce souhait qu’il me laisse
Juste un peu de répit, en sa douce caresse


05.02.2019 © Laplume Y.

Odieux




Odieux et exécrable il ne te rend pas la vie facile
Il est si lourd parfois qu’il se tire une balle au pied
Mesure-t-il quelle est sa chance ? Par pitié
Fais-lui entendre raison, il est con et imbécile.

Mais comment peux-tu l’aimer encore après toutes ces années
Passe encore si tu supportes mais tes gosses en vérité
C’est ton rôle en tant que mère de devoir les protéger
Si l’amour rend aveugle ton cœur est en cécité !

On ne pourra plus se taire il fait vraiment le mariole
Et il faut qu’il se calme, explique lui s’il te plait
Rien ne peut tout justifier et s’il est dans la rigole
C’est pas votre faute à vous c’est lui  seul qui a plongé.

J’ai prévenu les gendarmes et la dass va passer,
Vous pourrez bien me haïr mais c’est un devoir en fait
Ne rien faire c’est être complice, non assistance tu le sais
Et tant pis si tous les deux bientôt vous allez plonger.

Tu pourras devant le juge expliquer que tu te tais
Parce qu’il te fait peur, que tu es tétanisée
Mais rien ne peut justifier que dans ta médiocrité
Il est des enfants qui souffrent, c'est intolérable tu sais !


04.02.2019 © Laplume Y.

Perdu dans la nuit





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Perdu dans la nuit
Je cours dans l’errance
Dire qu’à toi je pense
N’a plus d’importance
Si j’avais su, si j’avais pu
Sauf que tu n’as pas su

Tu n’as pas voulu croire
Pour toi, juste un miroir
Une image de toi
Avec ce froid en moi
Copié-collé de tes carences
Succédané de ta souffrance.

Et pourtant j’étais là
A te crier : « Vois »
Tu te bornais toujours
Inutiles détours
Impossible parcours
Juste ce compte à rebours.


Je ne sais si tu m’entends,
J’aimerai y croire pourtant
Que tu le saches
Non plus de cache-cache
Ce n’est pas un jeu
Juste du sauve qui peut.

Tu cherchais une main
Croyant aux lendemains
Juste pour oublier
Pour t’oublier, nier
L’évidence
Ma foi, quelle importance

Sauf qu’il y a ces bruits
Échos de tes silences : fuis
Tu répètes sans cesse,
Non jamais tu ne cesses
La fin était si proche
Pour m’accabler de reproches.


03.02.2019 © Laplume Y.

D’anges heureux




On sent bien, à vouloir lire et comprendre
Quand ton regard me toise et m’aspire,
Que nos cœurs se cognent, se respirent
Un amour qui nous bouffe à nous prendre.

Si toi c’est l’opéra et pour moi le hardcore
Il y a dans l’harmonique du chaos qui vacille
Dans nos doux effleurés, cette lumière qui brille
Quand tu entres en moi, à pénétrer mon corps.

Je me tais, immobile, feindre l’indifférence
Quand je hurle l’amour à tes silences
Se perdent les échos des mots là en partance ;
Tu survis à mon monde, me refuses toute chance.

Tu as si peur que ton esprit et ta raison se perdent
Les regards des gens dans la rue, moi en face
Qui t’attend, l’espoir qui alors s’efface
Quand tu veux m’ignorer comme on oublie le verbe.

Aujourd’hui je suis sûr que tu te noies dans le chagrin
Le confort de ta vie suffit-il à nourrir
Ce sentiment qui est là et toujours t’étreint ?
Peut-être, si le courage pourrait enfin suffire…


27.01.2019 © Laplume Y.

Par la fenêtre

Une pluie fine perlait à la fenêtre Il rêvassait, il se surprit à parler haut Comme si elle était là, prés de lui Comme s...